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Inflation : La BCEAO augmente ses taux pour la quatrième fois depuis juin 2022

La BCEAO augmente ses taux
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Bien que le taux d’inflation dans L’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest ait enregistré des baisses en janvier 2023 et que le ratio de prêts bancaires sur PIB reste modeste, la Banque Centrale décide d’augmenter ses taux d’intérêts, pour la quatrième fois en 7 mois. Mais des risques subsistent et devront être pris en compte.  Voici pourquoi la BCEAO augmente ses taux :

Lors de sa première réunion de l’année 2023 qui s’est tenue mercredi 1er mars, le comité de politique monétaire CPM de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé de relever pour la quatrième fois depuis juin 2022, à 3,00% le principal taux directeur auquel elle prête ses ressources aux banques commerciales de l’UEMOA, à compter du 16 mars 2023. Plusieurs éléments justifient cette décision. 

Bien que le taux d’inflation dans l’Union ait commencé à s’améliorer, enregistrant une baisse de 7,0% en décembre 2022 à 6,0% en janvier 2023, il reste à un niveau supérieur à celui ciblé par la banque Centrale dans ses objectifs de stabilité monétaire. De même, plusieurs pays sous la supervision monétaire de la BCEAO ont enregistré des taux d’inflation supérieur à 7%. Enfin, le repli de l’inflation est soutenu par une amélioration de la parité CFA/ Dollars américain. Et une bonne campagne agricole qui a fait baisser les prix des denrées alimentaires.  

Alors que le ratio de prêts bancaires sur PIB reste assez modeste dans cette sous-région, cette augmentation des taux d’intérêt peut affecter négativement les dynamiques de crédit au sein de l’UEMOA. En réduisant la demande de crédit des entreprises et des ménages. Les banques, qui empruntent auprès de la banque centrale, peuvent également réduire leur offre de crédit. Pour compenser les coûts d’emprunt élevés, ce qui peut limiter la croissance économique. 

L’institution a écarté ce risque en estimant que le niveau de liquidité bancaire actuel est confortable. Pourtant, on note déjà depuis quelques mois une hausse des coûts d’emprunt dans plusieurs pays de la sous-région. 

 

LIRE AUSSI : Lutte contre l’inflation : La BEAC durcit l’accès aux crédits bancaires

 

Par ailleurs, cette politique unique peut poser problème. Car, le niveau de confort de liquidité dans le secteur bancaire n’est pas uniforme dans la sous-région. Les réserves excédentaires atteignaient ainsi 249% au Sénégal en novembre 2022. Tandis qu’elles étaient respectivement de 51,4% 77% et 92% pour le Mali, le Burkina Faso, et la Guinée Bissau.  

Sur un autre plan, l’approche de la banque centrale ne semble pas suffisamment intégrer les dynamiques microéconomiques de la résilience des économies de l’UEMOA face une conjoncture internationale difficile. Notamment en raison de l’inflation importée. Les très petites entreprises qui fournissent une majorité des emplois et des revenus à des millions de ménages pourraient être exclues des crédits bancaires. Au profit des Etats et des entreprises de tailles moyenne ou grande. 

Enfin, des statistiques officielles au Nigéria, le grand voisin de l’UEMOA avec ses 210 millions d’habitants, signalent un risque de baisse de production agricole. En raison de facteurs climatiques. Ce qui pourraient induire une hausse de la demande des produits de ses pays voisins. Et faire repartir les prix des aliments à la hausse.  

 Voilà pourquoi la BCEAO augmente ses taux pour la quatrième fois depuis juin 2022.

 

Suzanne BATISTA  

 

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