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Télévision payante en Afrique : une croissance hors norme !

télévision payante en Afrique
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Contrairement à la tendance baissière observée à l’échelle mondiale, le marché africain de la télévision payante continuera à enregistrer une croissance appréciable durant les prochaines années, mais les opérateurs du secteur subissent déjà une concurrence féroce de la part des plateformes de streaming et de vidéo à la demande à laquelle ils tardent encore à trouver des parades efficaces, selon un rapport publié par Ecofin Pro, la plateforme de l’agence Ecofin dédiée aux professionnels. 

Intitulé “Pourquoi la télévision payante décline partout dans le monde, sauf en Afrique”, le rapport indique que la pénétration de la télévision payante dans le monde passera de 56% en 2023 à 54 % en 2025, année durant laquelle nombre d’abonnés sera légèrement inférieur à un milliard d’individus, selon les prévisions du cabinet américain Digital TV Research.  

Cette baisse sera notamment ressentie aux Etats-Unis, où il y aura 26 millions de foyers américains de plus sans abonnement à la télévision payante d’ici 2026.  

Le déclin est encore visible au niveau des revenus du secteur. A l’échelle mondiale, la télévision payante ne générera que 125 milliards de dollars de revenus en 2028, contre 155 milliards en 2022 et 199 milliards en 2016.    

Ces prévisions pessimistes poussent la plupart des observateurs du marché à prédire la mort à terme de la télévision payante.  

Le rapport souligne cependant que le marché africain échappe à cette tendance baissière observée à l’échelle mondiale. Dans des prévisions publiées début 2023, Digital TV Research a estimé que le nombre d’abonnés à la télévision payante sur le continent atteindra 57 millions à l’horizon 2028 contre 41 millions à la fin de l’année 2022. Ainsi, 16 millions d’abonnés à la télévision payante devraient s’ajouter au marché continental entre 2022 et 2028.  

Ces prévisions laissent penser que le marché africain va bien, contrairement au marché mondial, mais on se rend vite compte que tout est loin d’être parfait quand on observe la courbe des revenus de l’ensemble des opérateurs actifs en Afrique.  

 

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Le nombre d’abonnés augmentera de 38% sur la période 2022-2028, mais les recettes de la télévision payante ne progresseront que de 29 % sur la même période, ce qui indique que les abonnés paieront moins. Les recettes de la télévision payante en Afrique devraient se situer à 6,44 milliards de dollars en 2028, contre 4,99 milliards en 2022, d’après Digital TV Research. Cette situation suscite des craintes auprès des opérateurs de télévision payante déjà inquiets pour leurs activités, notamment à cause de la croissance de l’audience des plateformes de streaming et de de vidéo à la demande qui ont l’avantage de proposer au téléspectateur de payer moins et de choisir ce qu’il regarde.  

À plusieurs reprises, MultiChoice, le groupe propriétaire de DStv, le principal opérateur de télévision payante en Afrique, s’est d’ailleurs plaint des faibles charges fixes des services de streaming tels que Netflix qu’il considère comme son principal concurrent.  

Le piratage, qui fait perdre 197 millions de dollars au secteur audiovisuel sur le continent, selon l’Association Convergence, constitue l’autre menace de taille pour le marché africain de la télévision payante. Particulièrement dans le cas des opérateurs africains de télévision payante, une des plus grandes craintes réside dans la montée de l’IPTV (la télévision par Internet) illégale. Récemment, en Côte d’Ivoire, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a organisé une réunion avec l’Union nationale des entreprises de télécommunications (UNETEL), des représentants de Canal+ et des fournisseurs d’accès internet en vue d’adopter des solutions pour lutter contre la piraterie des contenus audiovisuels. Le principal sujet de la rencontre a été le blocage des sites Internet fournissant de l’IPTV illégale.  

Face à ces menaces émergentes, les opérateurs de télévision payante actifs en Afrique tentent de s’adapter tant bien que mal pour maintenir leurs revenus. L’opérateur sud-africain MultiChoice a par exemple ajouté un accès aux plateformes de streaming Netflix, Amazon Prime Video et Disney+, au décodeur de son service de télévision payante DStv. Il a également rendu les chaînes de DStv accessibles en ligne.  

Mais là où MultiChoice s’est démarqué, c’est par la décision d’investir dans Showmax, sa plateforme de streaming et de vidéo à la demande. En produisant plus de contenu local africain, le groupe a décidé de battre la concurrence des plateformes de streaming étrangères par sa connaissance de la demande continentale.  

A l’instar de MultiChoice, Canal+ a de son côté tenté de s’adapter à la migration des audiences vers Internet en transformant sa plateforme de replay MyCanal en une application hybride proposant à la fois de la vidéo à la demande et du streaming, mais aussi de l’IPTV avec l’accessibilité à plusieurs chaînes de ses bouquets. 

Le rapport indique toutefois que ces parades, qui consistent grosso-modo à rendre les chaînes des bouquets payants disponibles en ligne et à se lancer, dans une certaine mesure, dans le streaming et la vidéo à la demande ne sont pas suffisantes pour résister aux assauts des plateformes de streaming. 

SUZANNE BATISTA  

Source : Rapport Ecofin Pro / Wearetech.africa  

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