[playht_player width=”100%” height=”90px” voice=”fr-FR-Wavenet-E”]
Le groupe Société Générale réduit sa présence en Afrique avec la cession annoncée de quatre de ses filiales bancaires sur le continent. Dans un communiqué publié ce 8 juin, le groupe a indiqué avoir signé des accords avec les groupes Vista et Coris. Découvrez dans cet article, comment la Société Générale lâche du terrain en Afrique.
Après le départ du groupe BNP Paribas de ses marchés africains, les regards étaient tournés vers son compatriote Société Générale. Scrutant, en effet, le moindre signe pouvant indiquer une quelconque volonté de s’inscrire dans le même sillage. Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps.
Les filiales du Congo et de la Guinée Équatoriale sont cédées au Groupe Vista de Simon Tiemtore et les filiales en Mauritanie et au Tchad vendues au Groupe Coris Bank International d’Idrissa Nassa, annonce un communiqué du Groupe français.
Ils prévoient la cession totale de ses parts dans ses filiales locales africaines : Société Générale Congo, Société Générale de Banques en Guinée Équatoriale, Société Générale Mauritanie et Société Générale Tchad, actuellement détenues respectivement à 93,5 %, 57,2 %, 95,5 % et 67,8 %.
En fait, les deux groupes bancaires africains « reprendraient la totalité des activités opérées par Société Générale au Congo, en Guinée équatoriale, en Mauritanie et au Tchad, ainsi que l’intégralité des portefeuilles clients et l’ensemble des collaborateurs au sein de ces entités », développe un communiqué de la banque.
La réalisation de ces opérations, qui pourrait intervenir d’ici la fin de l’année 2023, est soumise à l’approbation des instances de gouvernance des entités. Cependant, le montant des transactions n’a pas encore été dévoilé.
Lire aussi : Orange, MTN, Nexttel et Camtel frappés d’une amende de 6 milliards FCFA au Cameroun
Pour expliquer ce choix, Société Générale soutient vouloir “concentrer ses ressources sur les marchés où il peut se positionner parmi les banques de tout premier plan, en synergie avec les autres métiers du Groupe et avec une taille critique permettant une contribution satisfaisante et durable à la création de valeur.” Autrement dit, le groupe compte miser surtout sur ses principaux marchés pour poursuivre son aventure africaine.
Alors que son produit net bancaire en Afrique a atteint 1,8 milliards en 2021, le groupe est à la peine dans ces 4 pays, le groupe Société Générale, qui a une présence ancienne en Afrique, « entend concentrer ses ressources sur les marchés où il peut se positionner parmi les banques de tout premier plan, en synergie avec les autres métiers du groupe ».
Cette politique de cession pourrait ne pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, la filiale tunisienne de Société Générale, l’Union Internationale de Banques (UIB), est également sur la sellette. Le groupe relève avoir ” ouvert une réflexion stratégique sur sa participation de 52,34 % ” au sein de la filiale, cherchant à ” explorer les options possibles permettant à l’UIB de mieux mettre en œuvre son potentiel de développement dans les années qui viennent “.
En fait, cette opération n’est pas une première pour Simon Tiemtoré, qui s’est déjà offert des filiales d’autres groupes français. Il a notamment acquis les participations majoritaires de BNP Paribas, un autre groupe français, en Guinée Conakry (55 %) et au Burkina Faso (51 %), grâce à un soutien financier de 59 millions d’euros accordé par Afrexim Bank, la banque africaine d’import-export. Plus récemment, il a obtenu un financement de 41,2 millions de dollars de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) pour le rachat de la participation majoritaire du consortium emmené par Emerging Capital Partners au sein du groupe togolais Orabank.
Coris Bank, quant à elle, en sera à sa première acquisition de cette envergure. Le groupe, basé au Burkina Faso et coté à la Bourse des Valeurs Mobilières d’Abidjan, possède déjà une présence notable dans huit pays d’Afrique de l’Ouest en plus de son pays de siège.
Pour le Groupe Société Générale, un accent particulier a par ailleurs été mis lors de l’assemblée générale au mois de mai sur la banque en ligne du groupe, Boursorama, rentable au premier trimestre 2023 et qui fait face à des ambitions grandissantes de concurrents comme la britannique Revolut.
SUZANNE BATISTA
