Fer, or, zircon, fertilisants, matériaux de construction… Comme beaucoup de pays du continent, le Sénégal a un potentiel largement sous-exploité. Mais le gouvernement de Macky Sall a décidé de mettre le turbo.
Dans la ligne de mire, le développement de sa filière phosphate, avec notamment la reprise de la production du projet de Chérif Lô/Ngakham de l’entreprise sénégalaise BMCC, l’exploitation d’un gisement à Kébémer par l’African Investment Group (AFRIG), estimé à 49 millions de tonnes, ou encore l’augmentation de la production de phosphates de Somiva, à Matam.
Au plan opératoire, le projet « Hub minier régional » entend mettre en place un plan d’action ambitieux pour attirer les partenaires industriels, les équipementiers, les fournisseurs de services et édifier des écoles pour répondre aux besoins en ressources humaines exprimées en Afrique de l’ouest.
Le plan prend en compte l’essor du secteur des mines dans la région (Guinée, Mauritanie, Mali), attirant de très nombreux acteurs et induisant plus de 100 milliards de dollars d’investissements. Il souligne la nécessité d’une impulsion très forte de l’Etat pour gagner la course de vitesse avec les concurrents. A cet égard, la feuille de route implique la mise en place au plus vite d’un plan d’action structuré pour faire venir les opérateurs miniers. Il est décliné sur les options ci-après :
- Mise en place d’une équipe de projet de comprise entre 5 et 10 profils expérimentés
- Etablir un Business plan cible et un calendrier détaillé (cartographie des entreprises à cibler)
- Mettre en place un cadre de régulation favorable (lois, règlements, zone économique spéciale)
- Promotion internationale du Sénégal et recherche de partenariats structurants ;
- Définition d’un Partenariat stratégique avec le Québec / Canada, France, Maroc, etc.
- Démarches proactives ciblant des opérateurs stratégiques (DHL, Caterpillar, Barloworld)
- Construction des infrastructures requises (business park, centre de maintenance)
- Mise en place de filières de formation dédiées (opérateurs de maintenance)
Concrètement, le projet fournit aux parties prenantes un cadre commun pour édifier des infrastructures, des services et des capacités humaines afin d’intégrer les réseaux, stimuler les investissements, accélérer la croissance et créer des emplois. Le Plan d’action prioritaire comporte les objectifs à long terme, jusqu’à 2020, reposant sur 3 composantes, à savoir :
– Hub de services, notamment : Sous-traitance opérationnelle, y compris catering, matériaux de base et facility management, conseils stratégiques analyse d’échantillons, expertise juridique, etc. ;
– Hub logistique, notamment : mise en place de centres de distribution stockant et offrant des consommables, pièces de rechange et équipements, transport et autres supports et matériels logistiques ;
– Hub académique, notamment : création de centres de formation (techniciens et ingénieurs des mines), écoles spécialisées pour opérateurs miniers.
Souleymane DIAKHATE