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Les technologies vont-elles créer ou détruire des emplois ?

Les technologies
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L’impact des technologies sur le marché du travail est souvent analysé sous l’angle de la création ou de la destruction d’emplois. La quasi-totalité des économistes considèrent que les technologies ont pour effet soit de déplacer soit de réintégrer la main-d’œuvre. Si elles déplacent des travailleurs, des emplois disparaissent. Si elles génèrent (ou réintègrent) du travail, des emplois sont créés. Selon cette dichotomie, la question essentielle est de savoir si les technologies créent plus d’emplois qu’elles n’en détruisent. Les partisans des nouvelles technologies vantent souvent les possibilités qu’elles offrent de stimuler l’emploi. 

Mais il ne suffit pas de créer des emplois. Il est tout aussi important de savoir ce que les travailleurs pourront gagner à ces nouveaux postes. Les progrès technologiques font-ils grimper ou chuter les salaires ?  

Les technologies peuvent notamment faire augmenter les salaires quand leur utilisation nécessite des compétences et des connaissances spécialisées.  

Si les robots peuvent doper les salaires, ils peuvent aussi les faire baisser. Lorsqu’un travail est simple, n’importe qui peut le faire. Et si n’importe qui peut le faire, pourquoi rémunérer davantage la main-d’œuvre ? Lorsque le marché exige moins de savoir-faire, les travailleurs qui ont plus de compétences perdent de leur valeur. 

Des économistes ont récemment constaté que les personnes ayant perdu leur emploi à cause de l’automatisation se trouvent souvent en concurrence avec d’autres travailleurs pour obtenir les emplois qui restent. Il arrive par exemple que des employés de bureau ayant été remplacés par des machines cherchent un emploi dans des secteurs qui n’ont pas encore été automatisés, comme la vente au détail. Leur entrée dans ce secteur entraîne alors une baisse des salaires, à mesure qu’ils acceptent une rémunération inférieure à celle des vendeurs existants ou vice versa. 

Cette perspective a de quoi réjouir les entreprises. Moins rémunérer la main-d’œuvre est un moyen assuré d’augmenter les marges bénéficiaires. L’automatisation peut accroître la productivité, améliorer l’efficacité et réduire les erreurs.  

Adopter des robots peut accroître le déficit de ces entreprises, mais cette stratégie n’est pas sans présenter certains risques. Les technologies ne suppriment pas le besoin de recourir au travail humain mais modifient plutôt le type de travail requis.  “Autonome” ne veut pas dire “sans humain”. Il peut y avoir des défaillances technologiques. Les entreprises doivent alors faire appel à ces mêmes travailleurs qu’elles avaient évincés lorsque tout marchait bien. Par exemple en 2018, “Flippy”, un robot chargé de préparer des hamburgers a été mis au placard le jour où il n’a pas pu faire face à la hausse des commandes des clients. Le chef de l’entreprise a du demandé à ses anciens cuisiniers de revenir. 

 La singularité technologique – l’idée selon laquelle les machines savent tout et peuvent tout réparer – demeure, malgré tout ce que l’on nous dit, un objectif extrêmement lointain. 

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