L’Afrique est encore en retard en matière de production de pétrole. Sur une production mondiale de 102,20 millions de barils par jour (mb/j), selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique n’en a produit que 6,40, soit une part de marché de 6,26%, un ratio qui illustre son caractère marginal.
Au-delà des quotas fixés pour chaque pays par l’OPEP+, cette faible production s’explique surtout par le déclin de nombreux champs pétroliers exploités depuis plusieurs décennies et les faibles investissements dans l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers au niveau du continent.
Conséquence, sur les 54 pays du continent, l’Afrique compte à peine une dizaine de producteurs d’or noir. Seulement quatre pays ont plus ou moins atteint la barre du million de barils de pétrole produit quotidiennement : Nigeria, Libye, Angola et Algérie. Ces quatre producteurs majeurs du continent ont une production cumulée de 4,55 mb/j, soit 71,10% de la production totale du continent africain.
Selon les données de l’OPEP et d’autres sources, le Nigéria conserve son rang de premier producteur de pétrole africain avec une production de 1,307 million de barils/jour, en hausse de plus de 100.000 barils/jour, comparativement à 2022. Une hausse qui s’explique surtout par les effets de la guerre contre le siphonage de pétrole qui faisait perdre au pays autour de 600.000 barils/jour et par la crise que traverse la Libye à cause de la guerre civile qui en perturbe, par intermittence, la production.
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En dépit de cette crise, la Libye a réussi à assurer une production de l’ordre 1,164 mb/j en 2023, devançant l’Angola avec une production de 1,100 mb/j. Le pays a exporté près de 400 millions de barils de pétrole brut en 2023, générant des recettes estimées à plus de 30 milliards de dollars, selon son secrétaire d’Etat au Pétrole et Gaz, José Barroso. La Chine reste la principale destination du pétrole angolais avec une part de marché de plus de 55%.
L’Angola, qui dispose des réserves pétrolières estimées entre 8 et 10 milliards de barils, a décidé en décembre 2023 de quitter l’OPEP afin de pouvoir augmenter sa production sans être handicapée par la politique des quotas adoptée par les pays de l’OPEP+ en vue de faire face à la baisse des prix de l’or noir.
Derrière ce trio suit l’Algérie avec une production qui a baissé en 2023 pour se situer à 977 000 b/j, contre 1,02 en 2022, à cause notamment du déclin de nombreux champs pétroliers du pays et du retard dans les investissements dans de nouveaux champs.
Outre ces quatre “grands” producteurs, le reliquat de la production d’or noir en Afrique est le fait essentiellement d’Egypte (670.000 b/j), du Congo (260.000 b/j), du Gabon (203.000 b/j), du Ghana (170.000 b/j), du Soudan du Sud (170.000 b/j) et du Tchad (125.000 b/j).
SUZANNE BATISTA
Source : Le360 Afrique / Sputnik Afrique