L’Afrique est devenue l’épicentre du Mobile Money. En 5 ans, le nombre de comptes a doublé au niveau mondial, ceci est dû en grande partie grâce à l’Afrique. Ce développement cache cependant de fortes disparités entre les différentes sous-régions du continent.
L’Afrique a enregistré 66,3 % de la valeur globale des transactions de mobile money réalisées dans le monde en 2022, selon un rapport publié par l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (GSMA).
Intitulé « The state of the industry report on mobile money 2023 », le rapport précise que 836,5 milliards de dollars ont transité par le mobile money sur le continent en 2022, ce qui représente une augmentation de 22 % par rapport à 2021.
La valeur des transactions recensées à l’échelle mondiale a atteint 1260 milliards de dollars durant l’année écoulée, un montant en hausse de 13 % comparativement à l’année précédente.
De plus, l’Afrique a également accaparé 69,2 % du volume total des transactions d’argent mobile répertoriés l’an passé dans le monde. Le continent a enregistré environ 45 milliards de transactions (+21 % par rapport à 2021) sur un total de 65 milliards de transactions enregistrées sur la planète (+19 %).
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L’Afrique concentre aussi près d’un compte sur deux de mobile money à l’échelle mondiale. En fin 2022, quelque 781 millions de comptes ont été recensés sur le continent (+17 % par rapport à 2021) sur un total de 1,6 milliard de comptes dans le monde (+13 %).
Selon le rapport du GSMA, il a fallu 16 ans à l’industrie du mobile money pour atteindre ses premiers 800 millions de comptes, mais cinq années seulement pour amasser 800 millions de comptes supplémentaires. L’Afrique a été le principal moteur de cette croissance, qui s’est beaucoup accélérée depuis le début de la pandémie du coronavirus.
Cette croissance du mobile money cache cependant de fortes disparités entre les diverses sous-régions du continent. Avec 390 millions de comptes, l’Afrique de l’Est portée par le Kenya, est la sous-région la plus dynamique, devant l’Afrique de l’Ouest (290 millions de comptes et une valeur de transactions de 277 milliards), l’Afrique centrale (65 millions de comptes et 57,6 milliards).
Le mobile money demeure cependant peu développé en Afrique du Nord (18 millions de comptes et une valeur de transactions de 4,7 milliards de dollars) ainsi qu’en Afrique australe (18 millions de comptes et une valeur de transactions de 5,3 milliards), en raison notamment des taux de bancarisation relativement élevés dans ces deux sous-régions, mais aussi des obstructions réglementaires.
SUZANNE BATISTA
