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UEMOA : Le coût du crédit bancaire à 7,15% en mai 2024 

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UEMOA, le coût du crédit bancaire dans l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) a enregistré une augmentation significative au mois de mai 2024, un phénomène directement lié à la politique monétaire restrictive menée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) depuis juin 2022. Cette hausse du coût du crédit, bien que variable selon les pays et les types de clients, témoigne de l’impact des décisions monétaires sur l’économie de la région.  

En mai 2024, le volume total de crédits accordés par les établissements bancaires de l’UMOA a atteint 1 771,8 milliards FCFA, marquant une progression de 15 % par rapport à la même période en 2023, soit une augmentation de 230,4 milliards FCFA en un an. Cette augmentation du volume des prêts, bien que positive pour l’activité économique, s’est accompagnée d’une hausse des taux d’intérêt débiteurs appliqués par les banques, conséquence directe des mesures de resserrement monétaire adoptées par la BCEAO. 

Le taux débiteur moyen dans l’UMOA, hors charges et taxes, s’est établi à 7,15 % en mai 2024, contre 6,78 % un an plus tôt. Cette croissance globale cache des disparités importantes entre les différents pays membres de l’Union. 

En effet, certains pays ont vu leurs taux d’intérêt augmenter de manière significative. C’est le cas du Mali, où le taux moyen est passé de 6,91 % en mai 2023 à 7,32 % en mai 2024. La Côte d’Ivoire a également connu une hausse, avec un taux passant de 6,76 % à 6,97 % sur la même période, tout comme le Sénégal, où le taux a légèrement augmenté de 6,60 % à 6,68 %. 

À l’inverse, d’autres pays ont enregistré une baisse du coût du crédit. Le Bénin a vu son taux reculer de 8,14 % à 7,39 %, tandis que le Niger a observé une diminution de 9,30 % à 8,89 %. De même, la Guinée-Bissau, le Burkina Faso et le Togo ont tous connu une réduction des taux d’intérêt débiteurs moyens, reflétant une dynamique nationale différente. 

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L’analyse des taux débiteurs selon la nature de la clientèle révèle que les institutions sans but lucratif au service des ménages et les ménages eux-mêmes supportent les taux d’intérêt les plus élevés, avec des taux moyens respectifs de 8,85 % et 8,04 %. En comparaison, les sociétés financières et les administrations publiques bénéficient de conditions plus favorables, avec des taux respectifs de 7,87 % et 7,83 %. Les institutions de dépôt apparaissent comme les moins affectées, avec un taux moyen de 7,62 %. 

Lorsqu’on observe les taux en fonction de l’objet des prêts, les crédits à l’exportation et les crédits d’équipement apparaissent comme les plus onéreux, avec des taux moyens respectifs de 8,27 % et 8,04 %. Ces crédits sont suivis de près par les crédits de trésorerie à 7,87 %, tandis que les crédits immobiliers et de consommation sont les moins chers, affichant des taux moyens de 7,41 % et 7,34 %. 

La hausse des taux d’intérêt débiteurs, marquée par une augmentation de 150 points de base du taux minimum de soumissions aux injections de liquidités entre juin 2020 et décembre 2023, qui est le principal taux d’intérêt auquel la Banque centrale prête aux banques commerciales au sein de l’UMOA, résulte en grande partie de la politique monétaire restrictive mise en place par la BCEAO depuis juin 2022. 

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Cette stratégie vise à contenir l’inflation et à stabiliser la monnaie, mais elle a également pour effet de renchérir le coût du crédit. Si cette approche a permis de maîtriser certains indicateurs macroéconomiques, elle n’en reste pas moins une source de préoccupation pour les emprunteurs, en particulier les ménages et les petites entreprises, qui doivent composer avec des coûts de financement plus élevés. 

Dans ce contexte, les perspectives pour les mois à venir dépendront largement de l’évolution des conditions économiques mondiales et des décisions attendues de la BCEAO concernant sa politique monétaire au cours de ce mois de septembre 2024. 

SUZANNE BATISTA  

Source : Sika Finance/ Commission bancaire UEMOA 

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