La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs, a annoncé son comité de politique monétaire (CPM), dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion ordinaire tenue le mercredi 5 mars à Dakar, au Sénégal.
Le principal taux directeur auquel la BCEAO prête ses ressources aux banques reste fixé à 3,50%, tandis que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal est à 5,50%. Ces niveaux sont en vigueur depuis le 16 décembre 2023.
Croissance soutenue dans l’UEMOA
Selon l’organe monétaire, l’activité économique de l’Union est restée dynamique, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 7,0% au quatrième trimestre 2024, après 5,8% le trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année, la BCEAO estime que le PIB réel a progressé de 6,2% en 2024 contre 5,3% en 2023, et qu’il pourrait atteindre 6,3% en 2025.
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Cette expansion économique est portée par l’ensemble des secteurs, notamment les secteurs extractif, manufacturier et agricole, indique la BCEAO, notant le rôle du crédit bancaire dans le financement de l’activité. A fin décembre 2024, les prêts au secteur privé ont augmenté de 6,3% en glissement annuel contre 5,8%, trois mois plus tôt. L’institution prévoit une hausse plus marquée en 2025, à 8,6%.
Repli de l’inflation, mais des risques subsistent
La désinflation observée depuis plusieurs mois s’est poursuivie, le taux d’inflation s’établissant à 2,9% au quatrième trimestre 2024, après 4,1% le trimestre précédent. « La baisse des prix des produits alimentaires et énergétiques importés, ainsi que l’amélioration de la production vivrière, ont contribué à cette détente », explique la BCEAO.
Pour 2025, l’inflation devrait reculer à 2,7% après 3,5% en 2024, selon les prévisions de la Banque centrale. Toutefois, l’institution met en garde contre des facteurs de risque persistants : insécurité dans certaines zones de l’Union, effets du changement climatique sur la production agricole, et tensions géopolitiques susceptibles d’affecter les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires.
Une amélioration des comptes extérieurs
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La BCEAO relève également une amélioration de la situation extérieure de l’UEMOA, grâce à la hausse des prix des produits exportés, aux ventes d’hydrocarbures et à une mobilisation croissante de financements extérieurs par les Etats membres. Les réserves de change de l’UEMOA sont ainsi passées de 2942,9 milliards FCFA (environ 4,8 milliards $) en novembre 2024 à 3625,7 milliards FCFA en décembre, soit une hausse de près de 23%. Dans son communiqué, le comité de politique monétaire affirme qu’il restera attentif à l’évolution de l’inflation et de la conjoncture économique et financière, et qu’il prendra « les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire et financière de l’Union, si nécessaire ».
Par la rédaction de H&C magazines
Source: Agence Ecofin
