Le crédit suisse qui était en totale perdition dernièrement, a été racheté à l’issue d’énormément de tractations par son principal concurrent UBS.
Sous la pression des autorités internationales et helvétiques, le numéro 1 de la banque suisse, UBS, a décidé de racheter le numéro 2, le Crédit Suisse, emporté par une longue série d’affaires. Un rachat à 3 milliards de francs suisses seulement, sept fois moins que la valorisation de la banque, il y a un an, vécu comme une humiliation à Zurich et Genève. Si les autorités financières saluent l’opération, les marchés restent, eux, sceptiques.
Concrètement, ce rachat se fera par des échanges d’actions, en gros les actionnaires qui auront une action UBS contre 22 pour crédit suisse. Les actionnaires de crédit suisse qui ressortent eux grands perdants, tout comme les employés, puisqu’avec ce rachat, plusieurs postes sont menacés, alors que Crédit suisse avait déjà engagé un plan social. Les syndicats, eux, se disent en alerte, de manière générale ce rachat est vécu comme une humiliation, à l’image de l’édito de la tribune de Genève qui parle du “rachat, de la honte, d’une gifle” et poursuit : “c’est un gâchis social (pour les emplois), économique (pour la réputation de ce pays) et une honte politique pour des dirigeants trop lents à agir.
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Crédit suisse était ce qu’on appelle : un établissement systémique. En effet, il y en a une trentaine comme ça dans le monde, qui s’ils tombent, provoqueraient un cataclysme financier, donc il y a eu une pression internationale pour sauver la banque qui venait des États-Unis, du Royaume-Uni, la France aussi. Cependant, les autorités du pays ne voulaient pas que cette banque puisse tomber dans les mains d’un groupe étranger comme Deutsche Bank ou BlackRock qui étaient éventuellement candidats au rachat. Ainsi, les autorités suisses ont participé aux négociations et d’ailleurs, elles ont apporté des garanties importantes, à la fois la banque nationale suisse qui se dit prête à prêter 100 milliards de francs suisses de liquidité, puis l’État va apporter une garantie de 9 milliards de francs.
Beaucoup estiment que ce rachat va permettre de garantir la stabilité financière, en revanche cet optimisme ne semble pas vraiment être partagé par les marchés, puisque les actions de UBS et Crédit suisse sont en forte baisse, donc des marchés pas tout à fait convaincants après cette opération.