Le Ghana, les autorités ghanéennes, en charge du deuxième plus grand producteur mondial de cacao, ont annoncé une augmentation du prix des fèves pour la saison 2024/2025. Cette mesure vise, entre autres, à lutter contre la contrebande, dans un contexte de prix mondiaux en forte hausse.
Avec cette revalorisation, le prix payé aux producteurs pour un sac de 64 kg de fèves de cacao au Ghana passe de 132 à 192 dollars, soit une augmentation de 45%. Sur une année, le prix du cacao payé aux producteurs a enregistré « une hausse sans précédent de 129,36% », a déclaré le ministre de l’Agriculture, Bryan Acheampong.
En avril, le Ghana avait déjà relevé le prix d’achat du cacao de 58%. Ce prix s’établit désormais autour de 3 000 dollars la tonne, contre 1 335 dollars en début de la saison 2023/2024.
Les cours mondiaux du cacao connaissent une hausse soutenue depuis plusieurs mois. À New York, le prix de la tonne a récemment franchi la barre des 7 000 dollars en raison des mauvaises récoltes au Ghana et en Côte d’Ivoire, les deux plus grands producteurs mondiaux.
Au Ghana, le secteur du cacao est très réglementé. Les planteurs doivent vendre leur production exclusivement au Ghana Cocoa Board (Cocobod), un organisme public qui fixe les prix. Cependant, certains producteurs préfèrent exporter leurs fèves en contrebande, attirés par des prix plus élevés à l’extérieur.
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La Banque centrale du Ghana estime que le pays a perdu environ 500 millions de dollars au seul premier trimestre en raison de cette contrebande.
Les experts suggèrent que la récente augmentation du prix à la production pourrait encourager les agriculteurs ghanéens à investir davantage dans leurs exploitations, contribuant ainsi à réduire la pénurie de l’offre mondiale.
Le secteur du cacao représente environ 10% du PIB du Ghana et repose principalement sur de petits exploitants. Il fait vivre environ un million de personnes sur les 33 millions que compte le pays. Néanmoins, la production de cacao au Ghana a diminué ces dernières années à cause de conditions climatiques défavorables.
Parallèlement, les coûts de production ont fortement augmenté, notamment les prix des engrais et des autres intrants. Le mauvais état des infrastructures routières a également fait grimper les coûts de transport, réduisant les marges des producteurs.
Selon le Cocobod, environ 500 000 hectares de cultures de cacao ont été perdus ces dernières années, soit environ 29% des terres autrefois dédiées à cette culture. En juin dernier, un responsable du Cocobod avait exprimé l’espoir de voir la production nationale remonter à 800 000 tonnes en 2024.
SUZANNE BATISTA
Source : Le360Afrique / Sika Finance