La SFI , Société financière internationale a annoncé, dans un communiqué, son premier investissement dans un fonds de capital-risque dédié aux entreprises de technologie climatique en Afrique subsaharienne. Elle a engagé 5 millions $ dans l’Equator Africa Fund I, un véhicule qui cible des start-up climatiques en phase d’amorçage, opérant dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de la mobilité durable, avec un focus particulier sur le Kenya et le Nigeria.
« Au stade de l’amorçage et de la série A, il y a une pénurie de capitaux et d’investisseurs institutionnels pour soutenir les entreprises », a déclaré Nijhad Jamal, associé directeur d’Equator. Il a ajouté : « Nous espérons combler ce déficit de financement critique pour les entreprises de technologie climatique en phase d’amorçage et de série A, alors qu’elles se développent dans la région. »
Le continent, qui a besoin de 277 milliards $ par an pour faire face au changement climatique, ne reçoit que 30 milliards $ par an, selon la Banque africaine de développement (BAD). Les start-up climatiques africaines se tournent donc vers des levées de fonds auprès d’investisseurs locaux et étrangers. Entre janvier et mai 2024, la climate tech africaine a attiré 45 % des financements annoncés sur le continent, soit environ 325 millions $, un montant qualifié de « record historique » par la plateforme Africa The Big Deal.
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En 2022, l’Afrique comptait plus de 500 start-up climatiques ayant levé 1,17 milliard $, soit 18 % du total des fonds mobilisés par l’ensemble des start-up africaines cette année-là.
Grâce à l’apport financier de la SFI, Equator Africa Fund I a atteint 54 millions $ de financements à ce jour. Ce fonds de capital-risque, qui avait bouclé son premier closing en avril 2023 avec 40 millions $ d’engagements, prépare actuellement sa clôture finale, espérant atteindre sa taille cible de 60 millions $.
Il prévoit au moins 15 investissements et a déjà intégré six entreprises dans son portefeuille. Parmi elles : SunCulture, qui fournit de l’énergie solaire et des systèmes d’irrigation aux agriculteurs ; Roam, qui conçoit et développe des motos et bus électriques ; Odyssey, qui soutient l’investissement dans des infrastructures d’énergie renouvelable ; Apollo Agriculture, qui offre des financements et des services de conseil aux petits exploitants agricoles ; Ibisa, spécialisée dans l’assurance paramétrique pour les risques climatiques ; et Downforce Technologies.
Dans chacune de ces start-up, Equator Africa Fund I a investi des montants allant de 1 à 2 millions $ pour les entreprises en phase de démarrage et de 2 à 4 millions $ sous forme de financement de série A pour les sociétés plus matures.
SUZANNE BATISTA
Source : Agence Ecofin / Wearetch.africa