La Côte d’Ivoire vient de ravir à l’Afrique du Sud le titre de pays présentant le deuxième meilleur profil de risque souverain en Afrique subsaharienne en ce qui concerne les encours de la dette extérieure.
L’agence de notation Standard & Poor’s Global Ratings a confirmé, le vendredi 17 mai 2024, la note de la Côte d’Ivoire à « BB- » sur les emprunts à long terme en devises étrangères, tout en relevant les perspectives de cette note de « stables » à « positives ». Cela traduit une forte probabilité de relèvement de la note souveraine du premier producteur mondial de cacao, durant les prochains mois.
L’Afrique du Sud est quant à elle notée « BB- », avec perspectives « stables » par S&P Global Ratings alors que le Botswana (« BBB+ », avec perspectives stables) reste le pays le mieux noté en Afrique subsaharienne.
« La trajectoire de la notation de la Côte d’Ivoire au cours des dix dernières années a été impressionnante, reflétant le redressement économique du pays pendant cette période durant laquelle les notes de nombreux pays africains ont été dégradées », a déclaré Samir Gadio, responsable de la stratégie Afrique chez Standard Chartered, cité par Bloomberg.
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En janvier dernier, la Côte d’Ivoire a mis fin à près de deux ans d’exclusion de l’Afrique subsaharienne des marchés internationaux de la dette en émettant 2,6 milliards de dollars d’euro-obligations.
Le Fonds monétaire international (FMI) s’attend à ce que l’économie ivoirienne enregistre une croissance de 6,5 % en 2024 contre 6,2 % en 2023.
S&P a précisé qu’elle prévoit une augmentation des exportations de matières premières du pays au cours des deux prochaines années, malgré la récente baisse de la production cacaoyère.
« Les perspectives positives reflètent notre opinion selon laquelle l’augmentation des exportations de matières premières au cours des 24 prochains mois pourrait conduire à une réduction plus importante des déséquilibres extérieurs et budgétaires que dans notre scénario de base », a expliqué Sébastien Boreux, analyste principal du crédit, cité dans le communiqué publié par l’agence de notation américaine.
« Cela pourrait s’accompagner d’une forte croissance du PIB, tirée par la mise en œuvre de réformes économiques, le soutien des bailleurs de fonds et la stabilité monétaire et politique », a-t-il ajouté.
La Côte d’Ivoire a conclu récemment deux accords de financement d’un montant global de 4,8 milliards de dollars avec le FMI au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC), de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD).
SUZANNE BATISTA
Source : Agence Ecofin/Financial Afrik