Capital-risque en Afrique, les start-up africaines opérant dans les technologies financières (fintech), l’intelligence artificielle (IA) et les technologies climatiques (climate tech) ont attiré 58 % des transactions de capital-risque enregistrées sur le continent au cours des neuf premiers mois de 2024, selon un rapport publié par l’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque (AVCA).
Dans son rapport intitulé “Venture Capital Activity in Africa Q3 2024”, l’AVCA révèle que 32 % des entreprises ayant levé des fonds entre le 1er janvier et le 30 septembre évoluent dans le secteur de la fintech. Ces start-up, spécialisées dans les domaines tels que les cryptomonnaies, les paiements électroniques, les portefeuilles mobiles et les services bancaires numériques, ont collectivement mobilisé 564 millions de dollars sur cette période.
Les entreprises axées sur l’intelligence artificielle et la climate tech représentent quant à elles 26 % des transactions enregistrées, réparties équitablement entre ces deux secteurs (13 % chacune). Cela illustre l’intérêt croissant des investisseurs pour des domaines combinant durabilité, innovation technologique et fort potentiel d’expansion.
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Malgré cet engouement pour certains secteurs, les investissements totaux de capital-risque en Afrique ont atteint 1,2 milliard de dollars au cours des neuf premiers mois de 2024, répartis sur 313 transactions. Ce montant marque la plus faible performance du secteur depuis 2020, signe d’un refroidissement persistant du marché.
La répartition géographique des investissements montre une domination de l’Afrique du Nord, qui a mobilisé 368 millions de dollars au travers de 78 transactions. Après une performance modeste au premier semestre, cette sous-région a enregistré plusieurs tours de table de grande envergure au troisième trimestre, lui permettant de surpasser les autres régions.
L’Afrique de l’Est occupe la deuxième place avec 196 millions de dollars levés sur 75 transactions, tandis que l’Afrique de l’Ouest, habituée à trôner en tête, se classe troisième avec 185 millions de dollars mobilisés via 73 transactions. L’Afrique australe et l’Afrique centrale ferment la marche, respectivement avec 152 millions de dollars (51 transactions) et 6 millions de dollars (7 transactions).
Parallèlement, les start-up africaines ont levé 755 millions de dollars sous forme de dettes entre janvier et septembre 2024, contre 633 millions sur la même période en 2023. La valeur médiane des transactions de financement par dette (venture debt) a grimpé à 9,5 millions de dollars cette année, contre 5 millions en 2023 et 5,8 millions en 2022.
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Cette hausse reflète une double tendance : d’une part, la demande croissante pour des emprunts plus conséquents ; d’autre part, la maturité croissante des start-up africaines, qui considèrent le financement par dette comme une alternative viable au financement en fonds propres. Ce choix est d’autant plus stratégique dans un contexte de ralentissement global du marché du capital-risque.
SUZANNE BATISTA
Sources : Agence Ecofin/ Digital-africa.tech