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BEAC vs BCEAO: Qui gagne la bataille des revenus ? la réponse est ici

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La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), la banque commune aux six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), vient de publier ses états financiers pour l’exercice 2023. Selon ces résultats, la partie de ses avoirs en devises que l’institution loge au Trésor français, dans le compte dit d’opérations, a baissé de 15 % en glissement annuel à 4 751,3 milliards FCFA au 31 décembre 2023. Cependant, ce placement a généré 196,7 milliards FCFA d’intérêts, ce qui représente une importante hausse de 358 % par rapport à la plus-value dégagée en 2022.  

La BEAC a ainsi tiré profit d’une inflation galopante en Europe qui a conduit la Banque centrale européenne (BCE) à relever ses taux directeurs de 200 points de base supplémentaires en 2023. Il faut rappeler que les intérêts générés par les avoirs du compte d’opérations sont calculés sur la base du taux de facilité de prêt marginal de la BCE. Lorsque celui-ci est inférieur à 0,75 %, le taux de rémunération minimum pour la BEAC est fixé à 0,75 % et à 1 % minimum lorsque la BCE propose des rendements supérieurs. Ainsi, suivant le resserrement de la politique monétaire au niveau européen, les taux de rémunération du compte d’opérations étaient de 3,08 % au 1er trimestre, 3,91 % au 2e, 4,44 % au 3e et 4,75 % au 4e trimestre 2023. 

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Ces taux avantageux ont donc permis à la BEAC de dégager plus de gains sur une partie de ses devises que la BCEAO (la Banque centrale de la zone UEMOA) sur la totalité. L’institution monétaire ouest-africaine a réalisé une plus-value de 176,96 milliards FCFA selon les états financiers de la banque publiés en avril dernier. Ce montant est en hausse de 112 % par rapport aux gains réalisés l’année d’avant, ce qui signifie que l’institution gère plutôt bien ses réserves extérieures après la clôture de son compte d’opérations au Trésor français en 2021. Ce résultat a notamment été soutenu par les intérêts générés par les placements sous forme de dépôts dans les banques étrangères (3,7 milliards FCFA ; +552 %), les titres de créances et fonds communs de placement libellés en devises (58,5 milliards FCFA ; +78 %) ainsi que les revenus tirés des avoirs du FMI (85,1 milliards FCFA ; +133 %). Tout ceci a, entre autres, permis à la BCEAO de doubler son résultat net bénéficiaire à 316 milliards FCFA. 

De son côté, la BEAC continue de garder 50 % de ses avoirs en devises dans les livres de la Banque de France, selon les termes des accords monétaires entre la France et la CEMAC. En contrepartie, Paris garantit aux pays de la région la convertibilité illimitée du FCFA vers l’euro et la fixité de la parité entre les deux monnaies. 

Concernant l’autre partie de ses réserves, les états financiers indiquent que la BEAC place une partie des 50 % restants dans les banques correspondantes, à savoir la Banque de France, BNP Paribas, Standard Chartered Bank Londres et Citibank Londres pour un montant cumulé de 1 057,7 milliards FCFA au 31 décembre 2023. 

Une autre partie (122 milliards FCFA) est gérée par la Banque mondiale dans le cadre de son programme RAMP (Reserve Advisory and Management Program) et une autre est investie dans des titres obligataires internationaux. Sur ce dernier volet, le rapport précise que la BEAC a une politique d’investissement très stricte et ne s’engage que sur des entités ayant une qualité de crédit élevée auprès de l’une des trois agences de notation internationalement reconnues, à savoir Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. 

Suzanne Batista 

Source : Sika Finance / Financial Afrik 

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