Concrètement, être un manager, ce n’est pas une position, ce n’est même pas un statut. C’est un état d’esprit, une attitude, une organisation, une posture. Vous voyez, il n’est pas difficile de savoir si une personne est un manager ou pas.
L’autre facteur important qui peut laisser vérifier le niveau de maturité managériale d’une personne, c’est sa maturité corporative. C’est quoi la maturité corporate ? C’est la capacité d’une personne à comprendre ce que cela suppose de travailler et surtout d’être un manager dans une organisation ou une entreprise du 21ᵉ siècle.
Laissez-moi vous donner une petite illustration du PDG de H&C Executive Education Hermann CAKPO qui cite : “ alors que je travaillais avec un partenaire à mettre en œuvre la vision de créer une entreprise leader dans le coaching de dirigeant”, il m’arrêta et me dit : “ Attends, attends. Si je suis bien ce que tu me dis, c’est que je vais devoir travailler comme je le faisais dans le milieu corporate, mais tout en accompagnant les jeunes CEO de Start-ups ? Ah non. Pas possible, parce que c’est pour quitter cette pression que j’ai décidé de devenir coach afin d’avoir une bonne maîtrise de mon temps et m’occuper de ma famille ». Quelle naïveté !
Comment peut-on vouloir accompagner des gens qui sont très occupés, dédiés à leur business, déterminés à travailler aussi longtemps que cela se doit pour relever des défis qui s’enchainent et vouloir mener une vie tranquille ?
“Au départ, lorsque je me présentais comme coach de dirigeant, personne ne me prenait au sérieux. Les gens étaient convaincus que j’étais un autre consultant qui se mue en coach pour venir exposer des théories. Et puis progressivement, les dirigeants ont commencé à me prêter attention. À chaque interaction sur des sujets délicats, ils se rendent compte progressivement que je comprends parfaitement ce qu’ils vivent. Vous savez pourquoi ? Parce que je vis les mêmes choses. Je dirige un groupe d’entreprises, donc je sais ce que cela veut dire que de manager et relever les défis d’une entreprise développée ou en développement accéléré ou difficile. Ils ne me trouvaient plus naïfs ni théoriques. Au contraire, nous travaillions ensemble pour relever les défis les uns après les autres”.
Lorsque nous tombions sur un défi qui semble les peser ou les offusquer, nous nous regardions et disions : « Bon, écoute, ça fait partie du job ». On appelle cela de la maturité. En réalité, la plupart du temps, avec les managers matures, il y a des choses qui ne sont pas surprenantes ni offusquantes.
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La difficulté
Un manager ne se plaint de la difficulté, parce que c’est ce qui justifie sa sollicitation et sa présence. On est manager pour gérer la difficulté et simplifier les complexités.
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Les aberrations
Un manager doit savoir qu’il faut s’attendre à toutes les éventualités et que rien n’est aberrant.
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L’adversité
Un manager sait que la stratégie, c’est pour gagner des batailles et qu’on ne peut pas se plaindre d’avoir un niveau d’adversité trop élevé.
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Les absurdités
Pour un manager, lorsque c’est absurde, cela veut dire qu’il faut prendre du recul et de la hauteur pour chercher les vrais enjeux et l’objectif à atteindre sans s’offusquer ni faire de la philosophie.
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Les pressions
Lorsque les complications et les complexités s’enchainent, c’est qu’il faut un niveau optimal d’organisation et d’agilité. Pour cela, on a besoin d’un bon manager. Il ne peut donc pas se plaindre de trop de pression.
En réalité, au lieu de se plaindre, un manager doit savoir que tout ce qui semble peu ordinaire fait partie du JOB de manager. Une phrase que “ j’utilise souvent avec les managers, lorsqu’ils me disent : « c’est compliqué », moi : « c’est parce que c’est compliqué que tu gagnes autant d’argent chaque mois (en dédommagement pour tes sacrifices). Et comme tu sais, ça fait partie du job ».
Si vous arrivez à atteindre ce niveau de conscience corporate et restez concentré sur votre job de manager, vous ne vous plaindrez plus. Mieux, vous allez dépenser moins d’énergie et vous concentrer à faire le vrai travail de manager ; ce qui fera que vous n’aurez que du résultat.
Que devez-vous intégrer et avoir clairement à l’esprit afin de renforcer votre maturité corporate ?
Souleymane DIAKHATE